Sangtekst: Fréhel. Oá¹ Est-il Donc ?.

Y'en a qui vous parlent de l ' Amerique
Ils ont des visions de cinema
Ils vous disent : " Quel pays magnifique !
Notre Paris n'est rien aupra?s d'a§a ".
Ces boniments-la  rendent moins timide,
Bref, on y part, un jour de cafard...
Encore un de plus qui, le ventre vide
A New-York cherchera un dollar.
Parmi les gueux et les prostres,
Les emigrants aux cA?urs meurtris.
Il dira, regrettant Paris :

Oa? est-il mon moulin de la Place Blanche ?
Mon tabac et mon bistrot du coin ?
Tous les jours pour moi c'etait dimanche !
Oa? sont-ils les amis, les copains ?
Oa? sont-ils tous mes vieux bals musette ?
Leurs javas au son de l'accordeon
Oa? sont-ils tous mes repas sans galette ?
Avec un cornet de frites a  deux ronds
Oa? sont-ils donc ?

Mais Montmartre semble disparaa®tre
Car deja  de saison en saison
Des Abbesses a  la Place du Tertre,
On demolit nos vieilles maisons.
Sur les terrains vagues de la butte
De grandes banques naa®tront bienta?t,
Oa? ferez-vous alors vos culbutes,
Vous, les pauvres gosses a  Poulbot ?
En regrettant le temps jadis
Nous chanterons, pensant a  Salis,
" Montmartre, ton De Profundis ! "

Oa? est-il mon moulin de la Place Blanche ?
Mon tabac et mon bistrot du coin ?
Tous les jours pour nous c'etait dimanche !
Oa? sont-ils nos amis, nos copains ?
Oa? sont-ils tous nos vieux bals musette ?
Leurs javas au son de l'accordeon
Oa? sont-ils tous mes repas sans galette ?
Avec un cornet de frites a  deux ronds
Oa? sont-ils donc ?

Oa? sont-ils tous mes vieux bals musette ?
Leurs javas au son de l'accordeon
Oa? sont-ils tous mes repas sans galette ?
Quand je bouffais
Ma?me sans avoir un rond.
Oa? sont-ils donc ?